Mike n'est en fait jamais
satisfait de l'état de ses connaissances sur les
probabilités et la psychologie du poker, mais il est
tout de même devenu un joueur qui remporte ses
parties. Doyle Brunson se souvient de Caro comme un joueur
à la personnalité étrange : « Il
avait des manières si étranges durant le jeu
et il était si imprévisible que la seule chose
dont vous étiez sûr à propos du poker
quand vous jouiez contre lui, c'était que vous
n'étiez plus sûr de rien à propos du
poker. »
Brunson était si impressionné par les
prouesses de Mike, qu'en 1976 il lui demanda d'écrire
la partie consacrée au Draw de son livre « How I
made over $1,000,000 Playing Poker ». Le livre fut
publié en 1978 et devint plus tard «
Super/System ». Dans cet essai sur le poker, Doyle
présenta Mike comme étant « le meilleur
joueur vivant de Draw cinq-cartes.» Caro avait
écrit non seulement le chapitre dédié
au Draw mais aussi des références statistiques
pour chaque type de jeu de poker extirpées d'un
travail laborieux sur son ordinateur.
A cette époque, les joueurs ne possédaient
qu'une connaissance rudimentaire des probabilités
actuellement enseignées sur les « longshot
hands», c'est-à-dire les mains n'ayant que peu
de chance de représenter la meilleure combinaison sur
la rivière, et ce pour de multiples raisons. Seuls
les professionnels savaient jouer les mains en fonction des
probabilités de toucher une combinaison et de la
proportion de la mise par rapport au pot en présence.
Mike fut aussi l'auteur d'une série d'
«histoires tristes» sur le poker - ce sont ces
« sad stories » que l'on appelle aujourd'hui les
« bad beats » - comme celle intitulée
« J'ai seulement touché une Couleur en 65 coups
» («I only made one Flush in 65 tries») dans
laquelle Mike indiquait que cela ne pouvait arriver
qu'à proportion de 229.940 contre 1.
Comme un samouraï japonais, Caro cherchait la
perfection dans ce monde, et après qu'il eut conquis
le poker Draw, il entreprit d'étudier toutes les
autres formes de poker et passa près de sept
années à travailler sur des programmes
informatiques touchant au poker. Il continua
également à écrire. Il collabora
notamment avec le champion du monde 1978, Bobby Baldwin, en
l'aidant à écrire sa biographie « Bobby
Baldwin's Winning Poker Secrets ». Depuis ce temps,
Caro a écrit une douzaine de livres sur le poker,
notamment "Caro's Book of Poker Tells" qui fut longtemps en
tête des ventes dans les années 80.
Caro gagna en notoriété en 1984 lorsque l'un
de ses programmes informatiques, ORAC (Caro inversé),
fut capable d'affronter devant les caméras de
télévision grâce à son
intelligence artificielle le joueur Bob Stupak dans un match
à 500,000$. Bob jouait son propre argent tandis que
le programme jouait avec celui de Jackie Gaughn, ami de Caro
et propriétaire de casino. La partie fut
filmée et retransmise dans l'émission de la
chaîne ABC, "Ripley's Believe It or Not". Elle fut
finalement remportée par Stupak.
Caro écrivit dans des magazines dont il fut aussi
l'éditeur, comme « Gambling Times » et
« Casino Player ». Il écrit toujours pour
le magazine Card Player. Il s'est aussi associé au
Bicycle Club Casino de Las Angeles pour des
séminaires sur le poker au début des
années 80. Mike étendit ses conférences
par la suite à Las Vegas, Lake Tahoe, au Canada et
à Amsterdam.
Dans le milieu des années 80, Mike Caro mit en place
un cours de Hold'em et de 7-card-stud sous le nom de «
crash course», ce cours proposait un mélange de
stratégies permettant aux joueurs d'éviter
d'être facilement catégorisé par ses
adversaires. Stratégie constant à ouvrir sans
relance avec As-As à une position seulement des
blinds en hold'em fut critiquée, mais sa philosophie
faisait autorité. « Plus j'ai de joueurs
s'opposant à ma paire d'As, plus j'ai de chances de
perdre, mais ça m'est égal, parce qu'ils ne
récupèrent pas grand-chose - et j'aime
ça, parce que je gagnerai de plus larges pots.
Evoquant les images utilisées par les enseignants des
samouraïs, Caro dit : « Je veux qui vous jouiez de
la manière la plus parfaite possible, chaque main,
chaque décision. Vous ne devez être
préoccupé que par une chose, prendre les
bonnes décisions, main après main, session
après session. La victoire n'est pas votre but,
prendre les bonnes décisions est votre but. Les
bénéfices que vous aurez dégagé
toute votre vie au poker seront la somme de vos bonnes
décisions moins la somme de vos mauvaises
décisions, et cette vérité ne change
pas si ces décisions ont été prises au
beau milieu d'une session gagnantes ou d'une session
perdante. »
A la fin des années 90, Caro fut l'une des personnes
à l'origine de l'une des salles de poker les plus
populaires, « Planet Poker. » Il travaille
actuellement sur la salle de poker on-line Doyle's Room. Il
continue aussi à écrire et de proposer sa
série de livres et de vidéos tout en passant
du temps chez lui, dans le sud de la Californie, avec sa
femme Phyllis.
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