MIKE CARO



Caro est né le 16 mai 1944, mais je jure qu'il n'a jamais existé avant ses 26 ans et avant qu'il ne joue au poker pour gagner sa vie à Los Angeles. Bon, d'accord, après le lycée, Mike occupa tout de même plusieurs emplois, comme par exemple ce bref épisode de sa vie où il fut journaliste sportif pour 100$ la semaine. Mais le poker dans les salles de Gardena en Californie semblaient tout de même un peu plus attrayant.

Après avoir pris plusieurs douches froides, Mike sut qu'il lui fallait jouer beaucoup mieux que les joueurs locaux la nuit, à moins de vouloir garder son emploi le jour toute son existence. Pour lui, l'unique façon de dominer le jeu était de fouiller plus que personne ne l'avait fait dans la personnalité des joueurs à la table. Et il devait apprendre à le faire sans s'inspirer de quiconque.

Les livres sur le poker disponibles au début des années 70 comme n'abordait que de façon très générale le jeu. Aucun de ces livres ne donnaient à lire de théories ou d'éléments statistiques. En 1974, un professeur de mathématiques, Norman Zadeh, publia un essai sur le poker Draw et le LowBall. Mais Caro avait déjà étudié le Draw sous tous les angles.


Mike n'est en fait jamais satisfait de l'état de ses connaissances sur les probabilités et la psychologie du poker, mais il est tout de même devenu un joueur qui remporte ses parties. Doyle Brunson se souvient de Caro comme un joueur à la personnalité étrange : « Il avait des manières si étranges durant le jeu et il était si imprévisible que la seule chose dont vous étiez sûr à propos du poker quand vous jouiez contre lui, c'était que vous n'étiez plus sûr de rien à propos du poker. »

Brunson était si impressionné par les prouesses de Mike, qu'en 1976 il lui demanda d'écrire la partie consacrée au Draw de son livre « How I made over $1,000,000 Playing Poker ». Le livre fut publié en 1978 et devint plus tard « Super/System ». Dans cet essai sur le poker, Doyle présenta Mike comme étant « le meilleur joueur vivant de Draw cinq-cartes.» Caro avait écrit non seulement le chapitre dédié au Draw mais aussi des références statistiques pour chaque type de jeu de poker extirpées d'un travail laborieux sur son ordinateur.

A cette époque, les joueurs ne possédaient qu'une connaissance rudimentaire des probabilités actuellement enseignées sur les « longshot hands», c'est-à-dire les mains n'ayant que peu de chance de représenter la meilleure combinaison sur la rivière, et ce pour de multiples raisons. Seuls les professionnels savaient jouer les mains en fonction des probabilités de toucher une combinaison et de la proportion de la mise par rapport au pot en présence. Mike fut aussi l'auteur d'une série d' «histoires tristes» sur le poker - ce sont ces « sad stories » que l'on appelle aujourd'hui les « bad beats » - comme celle intitulée « J'ai seulement touché une Couleur en 65 coups » («I only made one Flush in 65 tries») dans laquelle Mike indiquait que cela ne pouvait arriver qu'à proportion de 229.940 contre 1.

Comme un samouraï japonais, Caro cherchait la perfection dans ce monde, et après qu'il eut conquis le poker Draw, il entreprit d'étudier toutes les autres formes de poker et passa près de sept années à travailler sur des programmes informatiques touchant au poker. Il continua également à écrire. Il collabora notamment avec le champion du monde 1978, Bobby Baldwin, en l'aidant à écrire sa biographie « Bobby Baldwin's Winning Poker Secrets ». Depuis ce temps, Caro a écrit une douzaine de livres sur le poker, notamment "Caro's Book of Poker Tells" qui fut longtemps en tête des ventes dans les années 80.

Caro gagna en notoriété en 1984 lorsque l'un de ses programmes informatiques, ORAC (Caro inversé), fut capable d'affronter devant les caméras de télévision grâce à son intelligence artificielle le joueur Bob Stupak dans un match à 500,000$. Bob jouait son propre argent tandis que le programme jouait avec celui de Jackie Gaughn, ami de Caro et propriétaire de casino. La partie fut filmée et retransmise dans l'émission de la chaîne ABC, "Ripley's Believe It or Not". Elle fut finalement remportée par Stupak.

Caro écrivit dans des magazines dont il fut aussi l'éditeur, comme « Gambling Times » et « Casino Player ». Il écrit toujours pour le magazine Card Player. Il s'est aussi associé au Bicycle Club Casino de Las Angeles pour des séminaires sur le poker au début des années 80. Mike étendit ses conférences par la suite à Las Vegas, Lake Tahoe, au Canada et à Amsterdam.

Dans le milieu des années 80, Mike Caro mit en place un cours de Hold'em et de 7-card-stud sous le nom de « crash course», ce cours proposait un mélange de stratégies permettant aux joueurs d'éviter d'être facilement catégorisé par ses adversaires. Stratégie constant à ouvrir sans relance avec As-As à une position seulement des blinds en hold'em fut critiquée, mais sa philosophie faisait autorité. « Plus j'ai de joueurs s'opposant à ma paire d'As, plus j'ai de chances de perdre, mais ça m'est égal, parce qu'ils ne récupèrent pas grand-chose - et j'aime ça, parce que je gagnerai de plus larges pots.

Evoquant les images utilisées par les enseignants des samouraïs, Caro dit : « Je veux qui vous jouiez de la manière la plus parfaite possible, chaque main, chaque décision. Vous ne devez être préoccupé que par une chose, prendre les bonnes décisions, main après main, session après session. La victoire n'est pas votre but, prendre les bonnes décisions est votre but. Les bénéfices que vous aurez dégagé toute votre vie au poker seront la somme de vos bonnes décisions moins la somme de vos mauvaises décisions, et cette vérité ne change pas si ces décisions ont été prises au beau milieu d'une session gagnantes ou d'une session perdante. »

A la fin des années 90, Caro fut l'une des personnes à l'origine de l'une des salles de poker les plus populaires, « Planet Poker. » Il travaille actuellement sur la salle de poker on-line Doyle's Room. Il continue aussi à écrire et de proposer sa série de livres et de vidéos tout en passant du temps chez lui, dans le sud de la Californie, avec sa femme Phyllis.





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